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BERHAULT Jean Marie
Jean Marie Berhault est né
à Saint Malo le 21 janvier 1870. En cette année 1954, il est le doyen des Cap
Horniers. Il passe le Cap Horn pour la première fois en 1889, et a son premier
commandement à la voile en janvier 1895.
Il débute comme mousse à
la grande pêche le 4 mars 1887 à bord de la goélette FRANCIS. Retour de
campagne en octobre 1887, après un bref embarquement sur le SOLANGE.
Il part comme novice au long
cours sur le 3-mâts barque MARIE CHARLOTTE, à bord duquel il part de novembre
1887 à mars 1888 : voyage des Antilles.
Au retour il part comme
matelot sur le 4-mâts DUNKERQUE, superbe voilier, le prédécesseur du 4-mâts
DUNKERQUE que beaucoup de Cap Horniers ont connu et appartenant aussi à la Cie
Bordes. Ce voilier avait cette particularité de posséder dans la grande cale
des ballasts qui lui permettait de lester. Notre ami fait un voyage : Cardiff,
Rio de Janeiro, Iquique, Dunkerque du 18 juillet 1889 au 18 mai 1890.
Au retour il part pour le
service militaire. Breveté timonier, il embarque au cours de son congé de 4
mois sur le BRETAGNE, la COURONNE et l’ALGER.
Sortant du service le 23
octobre 1893 Berhault va au cours d’hydrographie, et en novembre 1894, il
obtenait à Paris son brevet de capitaine au long cours.
Le 12 janvier 1895, il
embarque comme capitaine à 24 ans et demi sur le 3-mâts barque DUGUESCLIN de
Nantes, et fait un voyage Nantes-Saigon-Nantes où il arrive le 14 novembre
1895.
Notre camarade prend alors
le commandement de la DANAE qu’il conserve du 18 janvier1896 au 29 novembre
1898, faisant sur ce vaisseau, dont le nom résonne si harmonieusement aux
oreilles des Cap Horniers, 3 voyages successifs.
Il débarque pour se marier.
Madame Berhault sera sa compagne de voyage et connaîtra, elle aussi, la bagarre
au Cap Horn contre les éléments déchaînés.
il part comme capitaine sur
l’ASTREE, superbe 3-mâts carré, de 4500 tonnes. Le voyage d’aller se
termine tragiquement. Dans le sud du Cap Horn, l'ASTREE était à la cape,
mauvais temps, mer très grosse. Avant de virer de bord pour prendre bâbord
amures, le capitaine demande de serrer la misaine. Dans une embardée, un énorme
paquet de mer, couvre le navire de l’avant à l’arrière. Les 2 bordées
heureusement viennent de monter dans la mâture, le dernier homme encore dans
les haubans, en prend plein les bottes. Malheureusement dans ce coup de mer, le
charbon passe par-dessus les bardis, et l’ASTREE prend et garde une gîte
dangereuse. Les pavois sont dans l’eau, une embarcation en toile, saisie sur
le grand panneau, a arraché ses saisines et se promène dans le coffre,
occasionnant des avaries sur le pont. Il faut fuir devant le temps. Après 3
jours en fuite le navire se trouve devant le pack. Comme il arrive souvent dans
ces parages, la mer tombe, le vent mollit. L’équipage travaille à redresser
le navire. Quand tout est en ordre, le capitaine fait route, espérant bien
doubler le Cap. Après 4 à 5 jours de cette navigation contrariée par le
mauvais temps qui est revenu, au moment où notre camarade s’apprête à
descendre, on crie la terre sous le vent ! Quelle terre ? Le mieux est
d’aller la reconnaître et si le navire doit faire côte, il faut tout au
moins, essayer de sauver l’équipage. Au bout de peu de temps, le capitaine
reconnaît Diego Ramirez ! C’est le salut ! Après bien des péripéties, les
voiles qui manquent sont remplacées. Berhault n’était pas au bout de ses
peines. Le second vient le prévenir que le feu doit couver dans la cale. On
apporte une bougie par les tubes de sondage : il ne revient que la mèche, le
suif est fondu. Après délibération des principaux de l’équipage, on décide
de relâcher à Montevideo. La relâche se passe sans incidents. Quand on débarque
le charbon au Chili, on trouve 700 tonnes de coke.